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Marais de la baie de L'Isle-Verte (QC042)

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Marais de la baie de L'Isle-Verte (QC042)

Saint-Jean-Baptiste-de-L'Isle-Verte, Québec

Latitude 48,038°N
Longitude 69,344°O
Altitude 0 - 10m
Superficie 41,33km²

Description du site

Les marais de la baie de L'Isle-Verte sont situés près de la localité du même nom, sur la rive sud de l'estuaire du Saint-Laurent, à environ 30 km à l'est de la ville de Rivière-du-Loup. La ZICO est comprise à l'intérieur des limites de la Réserve nationale de faune de la baie de L'Isle-Verte et comporte également une section protégée par le statut de Refuge d'oiseaux migrateurs. Mosaïque de terres humides, le site présente divers habitats : marais intertidaux composés de spartines (le plus grand ensemble du genre dans le sud du Québec), prairies salines, marécages côtiers pourvus d'aulnes et vaste étendue de marais façonnés par les glaces au printemps. Ces marais sont continuellement approvisionnés en eau douce grâce à la rivière Verte et des quelques ruisseaux situés à proximité.

Oiseaux

Le site s'avère une importante halte migratoire pour la grande oie des neiges et la bernache du Canada, jusqu'à 27 000 individus s'y regroupant au printemps et à l'automne. Durant la même période, on peut également y observer plus de 4 000 canards noirs. Parmi les autres espèces qui fréquentent ce secteur durant leurs migrations, on note la sarcelle d'hiver, le canard pilet, l'eider à duvet, ainsi que des macreuses, des goélands et des cormorans. La variété d'habitats disponibles dans ce site attire un grand nombre d'espèces d'oiseaux tout au cours de l'année. La liste des oiseaux fréquentant la Réserve nationale de faune fait mention de plus de 260 espèces, parmi lesquelles figurent des espèces rares comme le canard siffleur, le râle élégant, la mouette atricille, la chouette épervière, le troglodyte des marais et le phalarope de Wilson.

Le bruant de Nelson est connu pour nicher à cet endroit, et ce pourrait être également le cas du hibou des marais. Nelson Bruant est classé au niveau national comme préoccupante par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Ces deux espèces sont susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables au Québec.

Parmi les oiseaux de rivages, on retrouve le courlis corlieu, le grand chevalier, les pluviers argenté et semipalmé, le chevalier grivelé, la barge hudsonnienne, la bécassine des marais ainsi que les bécasseaux à poitrine cendrée, minuscule et semipalmé. Enfin, des recensements plus anciens de canards noirs font état de 501 oisillons en 1968, de 386 oisillons en 1969 et de 167 couvées en 1970.

Enjeux de conservation

La Réserve nationale de faune de la baie de l'Isle-Verte a été créée en 1980, en grande partie pour assurer la protection des marais à spartine, un habitat d'une grande importance pour le canard noir (les marais intertidaux représentent 13 % de la superficie de la réserve, laquelle est de 458 hectares). Le refuge d'oiseaux migrateurs de l'Isle-Verte a été, quant à lui, fondé en 1986 en vue de préserver le territoire utilisé par les oies et les canards lors de leurs migrations. Les deux zones protégées se recoupent dans les environs de l'anse Verte. Pour leur part, les marais intertidaux et les vasières situés à l'extérieur des limites des refuges appartiennent au gouvernement provincial. Il est à noter que l'ensemble du territoire est également protégé par le statut que lui a octroyé la Convention Ramsar en 1987. De plus, depuis 2012, le site fait partie du parc côtier Kiskotuk. En 2013, Canards Illimités et le Service canadien de la faune ont réalisé des aménagements de seuils en enrochements afin de favoriser le maintien des habitats de la sauvagine. Enfin, même si le site semble bien préservé, il demeure toujours vulnérable aux déversements d'hydrocarbures.

Habitat du poisson

Le paysage régional se définit par la présence de marais à spartine, d'herbiers de zostère marine, d'estrans rocheux et de plages de gravier et de galets. Certaines rivières du territoire sont d'importants sites de fraie pour l'éperlan arc-en-ciel (population du sud de l'estuaire du Saint-Laurent). Au début de l'été, on peut parfois observer le capelan qui roule sur les plages lors de sa reproduction. La dévalaison de l'anguille d'Amérique vers ses sites de reproduction dans l'Atlantique, qui a lieu à l'automne, permet la pratique de la pêche à la fascine. Deux autres espèces exploitées commercialement sillonnent les eaux libres de l'estuaire : l'esturgeon noir et le hareng atlantique.

La perte d'habitat du poisson demeure une problématique majeure dans la région. Les aboiteaux, par exemple, ont diminué grandement les sites propices à la reproduction du poisson, tandis que les terres agricoles en bordure du fleuve, le développement résidentiel et de villégiature et l'érosion côtière sont responsables de la destruction de plusieurs écosystèmes riverains.

Principales espèces présentes :
Anguille d'Amérique
Alose savoureuse
Capelan
Éperlan arc-en-ciel (population du sud de l'estuaire du Saint-Laurent)
Épinoches
Esturgeon noir
Hareng atlantique

Flore

Le paysage littoral de la région est ponctué de marais salés. Les espèces végétales qui y poussent sont particulièrement bien adaptées aux rigueurs du milieu. Elles occupent différentes parties du marais en fonction de leur tolérance à la salinité de l'eau et aux périodes d'immersions causées par les marées. On y retrouve principalement la spartine alterniflore, la spartine étalée et la salicorne d'Europe. La formation serrée des tiges et l'impressionnant réseau racinaire de la spartine alterniflore favorisent le dépôt et la rétention des sédiments, réduisant ainsi l'érosion côtière. Dans les secteurs à faibles courants, la zostère marine colonise les sols vaseux, tandis que les algues marines prennent pied sur les substrats rocheux.

La destruction et la perte d'habitat (par le remblayage des rives, l'assèchement des marais, l'urbanisation) sont les principales menaces qui affectent les écosystèmes du secteur. La pollution des eaux et les risques de déversements d'hydrocarbures demeurent des enjeux préoccupants. La propagation d'espèces envahissantes est à surveiller. Il est à noter que la région abrite 18 espèces floristiques endémiques, dont 2 espèces menacées au Québec.

Principales espèces présentes :
Spartine alterniflore – espèce vedette
Salicorne d'Europe
Spartine étalée
Zostère marine

Catégories ZICO Habitats Usages Menaces Potencielles ou Existantes Status de Protection
Oie des neiges
Nombre Année Saison
79 2001997Hiver
5 000 - 118 0001997Printemps
5 000 - 7 0001996Printemps
8 0001992Automne
15 0001992Printemps
5 000 - 15 0001991Printemps
5 000 - 22 2001990Printemps
5 0001989Printemps
10 000 - 35 0001986Printemps
5 000 - 10 0001984Printemps
10 0001983Printemps
8 5001980Printemps
6 0001978Printemps
5 0001977Printemps
Garrot d'Islande
Nombre Année Saison
452020Printemps
392019Printemps
Oiseaux aquatiques
Nombre Année Saison
27 0001998Automne
27 0001998Printemps
Bernache cravant
Nombre Année Saison
3 3002010Printemps
1 2001996Printemps
1 0001991Printemps
1 0001983Printemps
750 - 1 0001978Été
8021978Printemps
Canard noir
Nombre Année Saison
5 0002015Automne
4 0001998Automne
1 5001994Automne
1 200 - 2 0001992Automne
8001991Automne
1 2871990Automne
1 5001980Automne
1 0001977Printemps
1 0001976Printemps