Îles-de-la-Madeleine, Québec
L'île Paquet, auparavant connue sous le nom de l'île aux Cochons (jusqu'en 1999), est une petite île située à l'intérieur de la lagune du Havre aux Maisons, à l'intérieur de l'archipel des Îles-de-la-Madeleine. Cette petite île, qui peut être aperçue de la rive, se trouve tout juste à l'est du pont qui enjambe le chenal séparant l'île du Cap aux Meules de celle du Havre aux Maisons. L'île a une forme ovale et mesure environ 400 m de long. Elle est aussi bordée de falaises qui atteignent parfois jusqu'à 6 m de haut. L'île est principalement constituée de grès rouge et sa surface est en grande partie couverte de prairies herbeuses. Elle possède également, au sud, une zone sablonneuse qui a été créée à partir des sédiments qui ont été prélevés du chenal adjacent. Depuis environ dix ans, aucun sédiment n'a été rajouté à la formation. Cette zone est aujourd'hui partiellement recouverte de végétation, mais n'en demeure pas moins vulnérable au phénomène d'érosion.
L'île Paquet abrite une importante colonie de sternes, qui comprend des Sternes pierregarins, arctiques et de Dougall, la première formant de loin l'espèce la plus abondante. Selon les cinq plus récents inventaires effectués entre 1992 et 2000, on y compterait 1309 individus en moyenne. En assumant que la majorité de ces oiseaux soit des Sternes pierregarins, on retrouverait à cet endroit environ 1 % de la population estimée de cette espèce.
L'observation régulière de Sternes de Dougall à cette colonie représente aussi un attrait considérable, les Îles-de-la-Madeleine constituant le territoire de nidification le plus au nord pour cette espèce en danger de disparition. Les plus récentes estimations indiquent qu'il y aurait entre 87 et 137 couples nicheurs au Canada, ce qui fait que même un tout petit nombre d'individus recensés régulièrement sur l'île représenterait bien au-delà du 1 % de la population nationale. On y dénombrait 3 couples à la fin des années 80, et 1 et 2 couples au cours des dernières années.
L'île héberge également des Goélands argentés et marins, dont la population s'est beaucoup accrue au cours des années. Selon les données des recensements, le nombre de nids de Goélands argentés est passé de 2 seulement en 1976 à 169, en 1990, et à 596, en 1993. Quant au nombre de nids de Goélands marins, il est passé d'aucun au milieu des années 70, à 88 estimés en 1988 et à 130, en 1993.
La population de Sternes de Dougall de l'île Paquet est suivie annuellement depuis 1987. Cette espèce a été observée nichant à seulement deux autres endroits dans l'archipel, soit sur les îlots situés près de Pointe-aux-Loups et sur l'îlot C, un îlot qui s'est formé près de l'île de la Grande Entrée. Des mesures ont été prises aux trois endroits afin de réduire la prédation causée par les renards. Une clôture électrique a aussi été édifiée autour de deux colonies et des plates-formes conçues pour protéger les nids ont été placées aux trois endroits afin d'inciter les sternes à nicher. Étant donné la croissance de la population de goélands, la prédation causée par ces derniers fait aussi partie des facteurs à considérer.
L'île Paquet est également située à moins d'une centaine de mètres d'une marina. Cette proximité accroît la probabilité que des plaisanciers s'arrêtent sur l'île et dérangent les oiseaux.
Le secteur est un véritable paradis marin pour de nombreuses espèces de vertébrés et d'invertébrés marins. Les eaux profondes du Golfe hébergent une variété de crustacés, de mollusques et de poissons benthiques, dont la limande à queue jaune, la plie rouge et le flétan Atlantique, une espèce très appréciée des pêcheurs commerciaux. Le homard occasionne des retombées économiques importantes pour la région. Au large des côtes, de nombreuses espèces peuplent les eaux. Par exemple, le maquereau bleu possède une grande importance, tant pour l'industrie de la pêche que pour son rôle dans la chaîne alimentaire. Les plages de sables sont peuplées de mactre de l'Atlantique et de mye commune, deux espèces faisant l'objet d'une pêche récréative par la population locale. La mactre de l'Atlantique est également pêchée de façon commerciale avec des outils à main et des dragues hydrauliques Les marais à spartine et les nombreux ruisseaux parsemant le territoire constituent des aires d'alimentation et de repos pour une multitude de poissons, tels l'éperlan arc-en ciel et l'anguille d'Amérique. Les ruisseaux servent également à la reproduction de certaines espèces, comme l'éperlan arc-en ciel.
Les principales pressions sur l'habitat du poisson sont liées aux activités portuaires, à la navigation, au dragage et à l'augmentation de l'érosion côtière (augmentation des sédiments en suspension, augmentation du bruit, enrochements, etc.).
Principales espèces présentes :
Anguille d'Amérique
Éperlan arc-en ciel
Flétan atlantique
Hareng atlantique
Homard
Limande à queue jaune
Mactre de l'Atlantique
Maquereau bleu
Mye commune
Plie rouge