Île Bonaventure (QC001)
Percé, Québec
Latitude 48,495°N
Longitude 64,161°O
Altitude 0 - 135m
Superficie 19,55km²
Description du site
L'île Bonaventure est située à environ 3,5 km de la péninsule gaspésienne, à l'intérieur du golfe du Saint-Laurent. L'île, qui a une superficie de 416 ha, a une forme assez ronde et est pourvue, sur ses côtes sud-est et nord-est, de falaises atteignant près de 75 m de hauteur. L'île Bonaventure fait partie du biome des Hautes-Terres de l'Atlantique qui comprend le sapin baumier et l'épinette comme espèces végétales dominantes. Les falaises et les lignes de rivage de l'île sont généralement dépourvues de végétation, à l'exception de quelques espèces arctiques ou alpines qui peuvent résister à un microclimat rigoureux. Jusqu'à présent, 572 espèces de plantes vasculaires ont été recensées à ce site, incluant huit espèces rares au Québec et cinq qui sont vulnérables ou menacées à l'échelle de la province.
Oiseaux
L'île Bonaventure est renommée pour sa colonie de fous de Bassan. Plus de 51 700 couples nicheurs y ont été recensés en 2012, faisant de ce site la plus importante colonie de fous de Bassan au monde et la plus grande colonie en Amérique du Nord.
Les falaises de l'île Bonaventure et du Rocher Percé abritent également un nombre tout aussi impressionnant de mouettes tridactyles et de guillemots marmette nicheurs. En 2013, près de 8 200 couples de mouettes tridactyles y ont été dénombrés. Cette colonie est l'une des plus importantes du golfe du Saint-Laurent, avec celles de Forillon et d'Anticosti. Ces trois colonies abritent à elles seules 70 % de la population du golfe. Les recensements de 2008 ont dénombré 17 272 couples de guillemots marmette, ce qui correspond à environ 50 % de la population du golfe du Saint-Laurent pour cette espèce.
La ZICO accueille onze espèces d'oiseaux marins nicheurs. Parmi les plus communs, on retrouve le cormoran à aigrettes, le grand cormoran, les goélands marins et argentés, le guillemot à miroir et le petit pingouin. Enfin, il est à noter qu'au cours de l'été et au début de l'automne, quelques dizaines d'arlequins plongeurs de la population de l'Est, une espèce en danger au niveau national, fréquentent les eaux de la ZICO.
En plus des oiseaux marins, la ZICO de l'île-Bonaventure héberge une communauté d'oiseaux associés à la forêt boréale, tels que la paruline rayée et la mésange à tête brune, ainsi que d'autres espèces généralistes dans les champs en friche. Au total, 218 espèces d'oiseaux ont été observées sur ce site.
Enjeux de conservation
L'île Bonaventure a été habitée de façon permanente de 1787 à 1963 et, durant cette période, la plus grande partie du territoire fut aménagée en terres agricoles. Au cours du 19e siècle, les colonies d'oiseaux marins furent aussi lourdement exploitées pour des besoins alimentaires ou autres. Au tournant du siècle, le déclin du nombre d'oiseaux marins devint si préoccupant que le gouvernement fédéral décida, en 1919, de convertir les falaises de l'est et du nord en un refuge d'oiseaux migrateurs. Après 1963, seulement quelques résidents estivaux retournèrent sur l'île, et ce, jusqu'à ce que le gouvernement du Québec achète définitivement le territoire en 1971. Le parc provincial (parc de l'Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé) a été inauguré en 1985. Étant donné sa vocation de parc de conservation, la préservation des éléments écologiques constitue la plus grande priorité. Le parc compte aujourd'hui 15 km de sentiers pédestres, des zones de conservation à accès limité et une zone de conservation « intense » qui interdit l'accès direct à certaines colonies.
Le parc est une destination touristique populaire, où l'observation des oiseaux marins constitue l'attraction principale. Environ 60 000 personnes visitent l'île chaque année. Des clôtures, des plates-formes d'observation et des programmes de sensibilisation sont utilisés en vue de minimiser le dérangement des oiseaux.
Depuis 2010, le succès de nidification des fous de Bassan présente un bilan alarmant. En 2013, le taux de survie des oisillons était de 36 %, un taux supérieur aux 2 années précédentes, mais très loin de la normale, laquelle se situe aux alentours de 70 %. Plusieurs équipes de chercheurs tentent actuellement de mieux en comprendre les causes. Le réchauffement des eaux de surface dans le golfe, causant des changements dans la répartition des bancs de poissons dont se nourrissent les fous de Bassan, est un des facteurs qui pourrait être en cause.
Habitat du poisson
La région est caractérisée par une mosaïque d'habitats hébergeant un large éventail d'espèces marines et migratrices. Les barachois, les herbiers de zostère marine et les estuaires de rivières sont des endroits de prédilection pour plusieurs espèces de poissons et de mollusques comme les épinoches, la plie rouge et la mye commune. En mer, le maquereau bleu, le hareng atlantique, l'éperlan arc-en-ciel, le homard d'Amérique, le crabe des neiges, le crabe commun et le pétoncle font l'objet de pêche commerciale. Au début de l'été, le capelan vient rouler sur les plages pour s'y reproduire. La présence de plusieurs rivières à saumon dans le secteur attire de nombreux pêcheurs sportifs. Ces rivières abritent également l'omble de fontaine et l'anguille d'Amérique.
Les principales pressions sur les populations ichtyennes du secteur sont la surpêche et la destruction de l'habitat du poisson, tel l'assèchement des milieux humides et la perte des berges (érosion, enrochement). La foresterie représente également une menace puisqu'elle occasionne d'importants changements dans les cours d'eau du territoire comme l'augmentation de l'apport de sédiments, du débit et de la température de l'eau.
Principales espèces présentes :
Anguille d'Amérique
Capelan
Choquemort
Crabe commun
Éperlan arc-en-ciel
Épinoches
Hareng atlantique
Lançon d'Amérique
Maquereau bleu
Moule bleue
Mye commune
Omble de fontaine
Pétoncle d'Islande
Pétoncle géant
Plie grise
Plie rouge
Poulamon atlantique
Saumon atlantique
Catégories ZICO
Habitats
Usages
Menaces Potencielles ou Existantes
Status de Protection