Saint-Étienne-de-Beauharnois, Québec
Le marais de Saint-Étienne est situé le long de la rive sud du canal de Beauharnois, à environ 25 km au sud-ouest de Montréal. Le canal de Beauharnois est un affluent du fleuve Saint-Laurent qui a aussi été désigné comme une Zone importante pour la conservation des oiseaux. Le marais de Saint-Étienne est un marais qui a été créé artificiellement et qui est principalement entouré de terres cultivées. Une importante ligne hydro-électrique traverse le site.
Les milieux humides de Saint-Étienne sont fréquentés par environ 90 espèces d'oiseaux aquatiques et 81 autres espèces d'oiseaux. Parmi les espèces qui seraient présentes sur ce site en nombre significatif se trouvent la guifette noire et le bihoreau gris, ainsi que la grande aigrette. Dans les années 1990, un décompte des guifettes noires durant la saison de nidification avait permis de relever environ 200 individus. Aucun individu de cette espèce n'a été observé en 2013. En 1999, environ 90 bihoreaux gris y ont été dénombrés après la saison de nidification, ce qui correspond à près de 1 % de la population de l'espèce. Plus récemment, au cours de l'été 2000, 32 grandes aigrettes ont été recensées dans ce milieu, ce qui représente environ 5 % de la population canadienne de grandes aigrettes. Le petit blongios est également une espèce nicheuse qui présente un intérêt pour le secteur. En 1992, 4 individus de cette espèce y avaient été observés.
La population croissante de rats musqués entraîne des effets indésirables sur les aménagements fauniques en raison des nombreux tunnels que ces rongeurs creusent dans la digue, ce qui a notamment pour conséquence une baisse du niveau de l'eau dans les bassins. La qualité des écosystèmes aquatiques est également affectée par la pollution diffuse générée par les activités agricoles sur le territoire. De plus, la propagation de plantes envahissantes exerce des pressions considérables sur la flore indigène de ces habitats. Parmi ces espèces, le roseau commun colonise les berges des bassins et les endroits plus secs, tandis que le butome à ombelle prolifère dans les bassins aménagés. Depuis 2010, le bassin numéro 4 présente des fuites d'eau et les plantes envahissantes, dont le butome à ombelle, y prolifèrent à un rythme inquiétant. Enfin, il est à noter que le site est compris à l'intérieur d'une zone d'interdiction de chasse (ZIC), mais que des contrevenants continuent à y être observés.
Une variété de poissons dulcicoles et diadromes cohabitent dans les différents habitats de cette ZICO. On peut trouver entre 70 et 80 espèces au total (incluant les mentions historiques) dans le secteur. Plusieurs espèces, telles le grand brochet, la perchaude et la carpe fréquentent les herbiers aquatiques et les zones inondables pour la fraie, l'alevinage et l'alimentation. D'autres, comme le doré jaune, l'espèce d'eau douce ayant la plus grande importance économique au Canada, préfèrent plutôt frayer en eaux vives. Une particularité de ce secteur est la présence de salmonidés (truites brunes et arc-en-ciel, et saumons) introduits pour la pêche sportive. Les saumons sont introduits dans les Grands Lacs et quelques-uns dérivent jusqu'au fleuve où ils sont parfois capturés par des pêcheurs sportifs. Il y a également de petits ensemencements de truites brunes et arc-en-ciel dans les zones de courant (dans le fleuve) pour la pêche sportive.
Plusieurs pressions menacent la disponibilité des habitats du poisson : la création de remblais, l'artificialisation des rives, l'expansion résidentielle, commerciale et industrielle ainsi que le développement du réseau routier, tandis que les rejets agricoles, industriels et urbains détériorent la qualité de l'eau. Le dard de sable, entre autres, est très vulnérable à la pollution et figure maintenant sur la liste des espèces menacées. Parmi les autres espèces en péril fréquentant le site, on trouve l'esturgeon jaune, le fouille-roche gris, le méné d'herbe, l'anguille d'Amérique et des mentions historiques de chevalier cuivré, un poisson endémique du Canada désigné en voie de disparition. De plus, la présence d'espèces envahissantes, comme le gobie à taches noires, met en danger la dynamique naturelle des écosystèmes et la régulation du niveau de l'eau à partir des Grands Lacs présente des risques pour les habitats de reproduction de certaines espèces.
Principales espèces présentes :
Achigan à petite bouche
Alose savoureuse
Anguille d'Amérique
Carpe
Chevalier cuivré
Dard de sable
Doré jaune
Esturgeon jaune
Fouille-roche gris
Grand Brochet
Maskinongé
Méné d'herbe
Perchaude
Truite brune
Truite arc-en-ciel
Saumon
Le secteur est caractérisé par des eaux claires et alcalines ayant un débit lent. Ceci favorise le développement d'herbiers aquatiques qui peuvent couvrir jusqu'à 50 % des plans d'eaux. Les herbiers submergés sont dominés par la vallisnérie américaine et le myriophylle à épi, tandis que les marais émergents sont peuplés par les scirpes, les sagittaires et les quenouilles. Plusieurs espèces de canards s'alimentent dans ces milieux, dont les fuligules qui affectionnent particulièrement la vallisnérie américaine.
L'érosion des berges, que ce soit en raison des facteurs naturels (vents, cycles de gel et de dégel, absence de glace pour protéger les berges au printemps) ou humains (vagues provoquées par le passage des navires), menace les habitats riverains. Les variations du niveau d'eau dans le corridor fluvial influencent l'écologie des espèces végétales et animales qui y vivent. Une diminution importante et prolongée des périodes d'immersion des berges pourrait avoir des conséquences sur la flore en favorisant la croissance d'espèces végétales plus terrestres, à caractère arbustif et même arborescent. En outre, la propagation d'espèces envahissantes exerce des pressions considérables sur la flore indigène de ces habitats.
Principales espèces présentes :
Myriophylle à épi – espèce envahissante
Quenouille à feuille étroites
Quenouille à feuilles larges
Sagittaire dressée
Sagittaire latifoliée
Scirpe d'Amérique
Scirpe des étangs
Vallisnérie américaine