Cap Saint-Ignace (QC102)

Cap-Saint-Ignace, Québec

Latitude 47,042°N
Longitude 70,475°O
Altitude 0 - 6m
Superficie 5,62km²

Description du site

Le site est situé sur la rive sud de l'estuaire moyen du Saint-Laurent, non loin de la localité de Cap-Saint-Ignace. Le site, qui entoure le cap Saint-Ignace, est une zone inondable qui est principalement composées de marais à scirpes, lesquels sont avoisinés d'arbustes. L'eau à cet endroit est très peu salée. Le centre du site se situe au milieu du Refuge d'oiseaux migrateurs qui s'étire le long de la côte sur 1,5 km. Quant aux limites nord et sud, elles correspondent à la plus haute et à la plus basse marée. Il a été noté que la Grande oie des neiges fréquentait également les secteurs côtiers situés immédiatement à l'est et à l'ouest du site. Le site abrite quelques espèces de poissons considérées en péril, telles que l'anguille d'Amérique qui utilise le secteur lors de ses migrations.

Oiseaux

Le site compte parmi les quelques endroits situés en bordure du Saint-Laurent à accueillir un nombre important de Grandes Oies des neiges au cours de la période migratoire. Jusqu'à 15 000 individus ont en effet déjà été rapportés dans ce secteur, ce qui représente environ 2 % de la population de cette espèce (s.e. atlanticus). Il est également régulier de pouvoir observer de 2000 à 3000 oiseaux à l'intérieur du refuge, et ce, à la fois au printemps et à l'automne.

Durant les migrations, le site héberge également des canards barboteurs, tels que le Canard noir, la Sarcelle d'hiver et la Sarcelle à ailes bleues, trois espèces pour lesquelles un nombre maximum variant de 200 à 300 individus a été obtenu. On peut également y apercevoir l'Eider à duvet et le Chevalier grivelé, la seule espèce de limicoles qui présente une certaine abondance. Le site fait partie d'un tronçon côtier qui a été identifié comme étant une zone de concentration de la sauvagine.

Le site accueille également quelques espèces de canards nicheurs, parmi lesquelles figurent les Canards noir, pilet et colvert. Parmi les autres espèces qui nichent à cet endroit, on retrouve l'Alouette cornue, le Bruant des prés ainsi que des hirondelles.

Enfin, un petit nombre de Buses à épaulettes, une espèce vulnérable au niveau national, ainsi que de Faucons pèlerins, une espèce menacée au niveau national, ont aussi déjà été notés à cet endroit durant les migrations, et ce, presque chaque année.

Enjeux de conservation

Le nombre important de navires qui utilisent la voie maritime du Saint-Laurent fait en sorte que les déversements d'hydrocarbures constituent toujours une menace pour les sites qui sont situés dans ce secteur. De plus, malgré les efforts qui ont été entrepris pour réduire la quantité de polluants industriels, ceux-ci s'avèrent toujours présents dans le secteur. La même chose s'applique pour tout autre type de contaminants. Les effets de ces derniers sont toujours mal connus. Enfin, l'érosion du sol, qui est un problème chronique à cet endroit, est amplifiée par le broutage et le piétinement excessifs qui sont reliés à la présence des oies.

En plus d'être un Refuge d'oiseaux migrateurs, le site a reçu le statut de Zone inondable désignée (ZID) et est compris à l'intérieur d'une zone d'interdiction de chasse (ZIC). Il devrait aussi être inclus dans une Zone d'intervention prioritaire (ZIP).

Habitat du poisson

Le marais à scirpe est l'habitat typique en bordure du littoral dans la région. Le fleuve présente un faible taux de salinité et la présence de marées remodèle constamment le paysage riverain. Plusieurs espèces, tels l'éperlan arc-en-ciel (population du sud de l'estuaire du Saint-Laurent) et le poulamon atlantique, fréquentent les zones en eaux peu profondes. De nombreuses espèces migratrices (anadromes et catadromes) sillonnent également les eaux du fleuve à cette hauteur. En plus des deux espèces mentionnées précédemment, on retrouve l'alose savoureuse, l'esturgeon noir et l'anguille d'Amérique, trois espèces prisées pour leur chair.

Des pressions de plusieurs origines menacent cependant la qualité et la disponibilité des habitats aquatiques. L'expansion des terres agricoles, le développement résidentiel, la villégiature et l'artificialisation des rives représentent des pertes d'habitats importantes. La présence d'obstacles difficiles à franchir limite les déplacements des poissons qui ne peuvent atteindre leur site de reproduction. Finalement, l'entretien de la voie maritime pour la navigation commerciale (dragage et rejet de sédiments dragués) réduit la qualité de l'eau et provoque la destruction de frayères. La diminution de la population de l'esturgeon noir dans le Saint-Laurent serait notamment attribuable à cette problématique. En raison de l'altération d'habitat, d'une forte exploitation de la pêche commerciale et sportive et du non-respect de la réglementation, la population de bar rayé de l'estuaire du Saint-Laurent a disparu vers 1968. En 2002, un important programme de réintroduction de cette espèce a été mis sur pied par le gouvernement provincial afin de permettre son rétablissement. Entre 2002 et 2009, plus de 6 300 bars rayés et 6,5 millions de larves ont été introduits dans l'estuaire du Saint-Laurent. Un réseau de suivi des bars rayés dans le fleuve a été créé en 2004 afin de suivre l'évolution de cette population.

Principales espèces présentes :
Alose savoureuse
Anguille d'Amérique
Bar rayé
Doré noir
Éperlan arc-en-ciel (population du sud de l'estuaire du Saint-Laurent)
Esturgeon jaune
Esturgeon noir
Gaspareau
Poulamon atlantique

Flore

Les habitats côtiers de ce secteur sont soumis à des eaux légèrement salées et généralement troubles. On y trouve principalement des marais saumâtres, où dominent le scirpe d'Amérique, la sagittaire dressée et la sagittaire à larges feuilles. Grâce à son étonnant réseau racinaire, cette plante retient le sol, contribuant ainsi à protéger les rives contre l'érosion côtière. De plus, ses parties souterraines constituent une source alimentaire recherchée par l'oie des neiges lors des migrations.

La destruction et la perte d'habitat (par le remblayage des rives, l'assèchement des marais, l'urbanisation) sont les principales menaces qui affectent les écosystèmes du secteur. La pollution des eaux et les risques de déversements d'hydrocarbures demeurent des enjeux préoccupants. La propagation d'espèces envahissantes est à surveiller. Il est à noter que la région abrite 18 espèces floristiques endémiques, dont 3 espèces menacées au Québec.

Principales espèces présentes :
Sagittaire à larges feuilles
Sagittaire dressée
Scirpe d'Amérique

  • Significative au niveau continental:
  • Espèce(s) grégaire(s)
  • 50% Marais salant ou saumâtre
  • 30% Vasière saline
  • 20% Terrain rocheux ou dénudé
  • Conservation de la nature et recherche
  • Autre menace (diminution de la qualité de l'habitat)
  • Déversements d'hydrocarbures
  • Pollution agricole et pesticides
  • Pollution industrielle
  • Refuge d'oiseaux migrateurs (fédéral)

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