Îles-de-la-Madeleine, Québec
L'île Brion est située à environ 16 km au nord de l'archipel des Îles-de-la-Madeleine, dans le golfe du Saint-Laurent. L'île mesure environ 7,5 km de long et possède une largeur maximale de 1,6 km. Près de 75 % de sa superficie est couverte de forêts; le reste du territoire se composant de marais salants et d'eau douce, d'un littoral rocheux et de plages sablonneuses. Le substrat rocheux est constitué de grès rouge et gris-vert. La moyenne annuelle de température est de 4,4º C, et, durant l'été, la vitesse moyenne du vent est de 27 km/h. Certaines personnes avancent que cette île pourrait être considérée comme un microcosme écologique de l'archipel, étant donné qu'on y retrouve ses principaux habitats à l'état vierge.
L'île Brion abrite des populations significatives de plusieurs espèces d'oiseaux marins nicheurs. On y a par exemple dénombré pas moins de 500 Grands Cormorans adultes en 1989, et 116 couples nicheurs ont été estimés à partir de photos aériennes, ce qui représente environ 1,8 % de la population nord-américaine estimée de Grands Cormorans. Les Mouettes tridactyles constituent également une autre population importante, et les recensements effectués à la fin des années 80 ont fourni des estimations variant de 2000 couples à 10 000 individus. En 1989, un décompte méthodique effectué à partir de photos aériennes a permis de dénombrer 2879 couples, ce qui signifierait qu'environ 1 % de la population estimée de Mouettes tridactyles de l'Atlantique Ouest se retrouve sur cette île.
En plus de ces deux espèces, un nombre substantiel de Goélands marins et de Goélands argentés ainsi qu'un petit nombre d'autres espèces d'oiseaux marins coloniaux (Petits Pingouins, Guillemots de Troïl, Guillemots à miroir, Macareux moines, Océanites cul-blanc, Sternes arctiques et pierregarins et Eiders à duvet) nichent sur l'île. Fait particulier : l'île héberge aussi une petite population de Grèbes esclavons nicheurs. Enfin, des mentions historiques de Pluviers siffleurs (dont un couple en 1982) ont été effectuées sur l'île, mais, plus récemment, aucun oiseau n'a été recensé. En tout, 150 espèces d'oiseaux ont été observées à ce site, et 80 d'entre elles ont été identifiées comme espèces nicheuses.
Entre 1851 et 1972, on comptait quelques personnes vivant en permanence sur l'île, mais depuis, cette dernière demeure inhabitée, et environ 90 % de son territoire a été consacré Réserve écologique provinciale, ce qui permet d'en contrôler son accès ou voire même, dans certains cas, l'interdire. Jusqu'à présent, les pressions exercées par l'écotourisme restent modérées. D'un autre côté, il arrive à l'occasion que des renards roux réussissent à rejoindre l'île au cours de l'hiver, réduisant par conséquent les populations d'espèces nichant au sol comme l'Eider à duvet, l'Océanite cul-blanc, le Goéland argenté et le Goéland marin la saison suivante. Enfin, comme d'autres sites de l'archipel, l'île Brion est vulnérable aux déversements d'hydrocarbures étant donné que les principales routes d'accès à la voie maritime du Saint-Laurent passent à proximité.
Le secteur est un véritable paradis marin pour de nombreuses espèces de vertébrés et d'invertébrés marins. Les eaux profondes du Golfe hébergent une variété de crustacés, de mollusques et de poissons benthiques, dont la limande à queue jaune, la plie rouge et le flétan Atlantique, une espèce très appréciée des pêcheurs commerciaux. Le homard occasionne des retombées économiques importantes pour la région. Au large des côtes, de nombreuses espèces peuplent les eaux. Par exemple, le maquereau bleu possède une grande importance, tant pour l'industrie de la pêche que pour son rôle dans la chaîne alimentaire. Les plages de sables sont peuplées de mactre de l'Atlantique et de mye commune, deux espèces faisant l'objet d'une pêche récréative par la population locale. La mactre de l'Atlantique est également pêchée de façon commerciale avec des outils à main et des dragues hydrauliques Les marais à spartine et les nombreux ruisseaux parsemant le territoire constituent des aires d'alimentation et de repos pour une multitude de poissons, tels l'éperlan arc-en ciel et l'anguille d'Amérique. Les ruisseaux servent également à la reproduction de certaines espèces, comme l'éperlan arc-en ciel.
Les principales pressions sur l'habitat du poisson sont liées aux activités portuaires, à la navigation, au dragage et à l'augmentation de l'érosion côtière (augmentation des sédiments en suspension, augmentation du bruit, enrochements, etc.).
Principales espèces présentes :
Anguille d'Amérique
Éperlan arc-en ciel
Flétan atlantique
Hareng atlantique
Homard
Limande à queue jaune
Mactre de l'Atlantique
Maquereau bleu
Mye commune
Plie rouge