ZICO |
Cap Tourmente Saint-Joachim, Québec |
Résumé de Site |
QC002 |
Latitude Longitude |
47,075° N 70,783° O |
Altitude Superficie |
0 - 370 m 42,57 km² |
Habitats:
prairie naturelle, marais salant ou saumâtre
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Usages:
Agriculture, Conservation de la nature et recherche, Loisir et tourisme
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Menaces potencielles ou existantes:
dérangement des oiseaux, déversements d'hydrocarbures
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Catégorie: significative au niveau mondial: espèce(s) grégaire(s), concentrations de sauvagine |
Status de protection: Réserve nationale de faune (fédéral), Site Ramsar (Zone humide d'importance internationale) |
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Description du site
Le site du cap Tourmente est situé sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, à environ 55 km en aval de la ville de Québec. Il comprend quatre principaux types d'habitat, soit les marais intertidaux, les marais côtiers, une plaine côtière et un plateau de forêt mixte. Les marais intertidaux, qui revêtent une importance significative pour la Grande Oie des neiges lors de ses migrations, font partie du vaste réseau de marais à scirpes qui s'étend le long du chenal de l'île d'Orléans et autour des îles de Montmagny. Au total, l'ensemble de ces marais occupe 2500 ha, ce qui représente près de 60 % des marais à scirpes du Québec. Les différents habitats du cap Tourmente répondent aux besoins de plusieurs plantes vasculaires. Jusqu'à présent, près de 700 espèces y ont été identifiées. Bon nombre de ces espèces sont considérées rares à la fois au Québec et au Canada, et le secteur constitue, pour plusieurs d'entre elles, la limite nord de leur aire de répartition.
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Oiseaux
Lors des migrations, une bonne proportion de la population de la Grande oie des neiges fait halte dans la ZICO du Cap-Tourmente. Au début du siècle, le nombre de grandes oies des neiges n'était que de 3000, mais, depuis, la population s'est accrue. Le recensement effectué au printemps de 1996 a permis d'estimer le nombre d'individus à 585 100. Durant le pic migratoire, ce sont plus de 50 000 grandes oies des neiges qui peuvent être observées quotidiennement dans les vasières et les marais du cap. Au cours des dernières années, on a également constaté que les oies avaient élargi leur aire de repos : en effet, le lac Saint-Pierre et le secteur s'étendant du nord du lac Champlain vers le sud-ouest ont vu leur importance croître de façon significative, particulièrement durant les périodes printanières. En plus des grandes oies des neiges, le site accueille des milliers de canards qui y effectuent un arrêt à l'automne. Les basses-terres du cap Tourmente attirent également un bon nombre d'espèces de sauvagine nicheuses, dont les plus communes sont le Canard noir, le Canard colvert, le Canard pilet, la Sarcelle d'hiver, la Sarcelle à ailes bleues, le Canard d'Amérique, le Canard souchet et le Canard branchu.
Le site héberge aussi plusieurs oiseaux terrestres, incluant la sous-espèce anatum du Faucon pèlerin, qui est désignée menacée au niveau national. Au total, plus de 250 espèces d'oiseaux ont été recensées à l'intérieur de la réserve.
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IBA Criteria |
Espèce↓ T | A | I |
Liens |
Date |
Saison |
Nombre |
G |
C |
N |
Canard noir |
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1972 - 2019 |
FA |
5 000 - 10 000 |
✔ |
✔ |
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Effraie d'Amérique |
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1993 - 1995 |
SU |
1 |
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✔ |
Faucon pèlerin |
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1984 |
SU |
15 |
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✔ |
Goéland hudsonien |
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1971 |
FA |
3 000 |
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Oie des neiges |
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1953 - 2014 |
FA |
58 500 - 200 000 |
✔ |
✔ |
|
Oie des neiges |
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1972 - 2018 |
SP |
60 000 - 150 000 |
✔ |
✔ |
|
Oie des neiges |
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1976 - 1995 |
WI |
60 000 - 100 000 |
✔ |
✔ |
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Pie-grièche migratrice |
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1991 - 2017 |
SP |
1 |
|
|
✔ |
Pie-grièche migratrice |
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1994 |
SU |
1 |
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✔ |
Quiscale rouilleux |
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1993 - 2020 |
FA |
23 - 200 |
✔ |
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|
Quiscale rouilleux |
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1990 - 2020 |
SP |
24 - 109 |
✔ |
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Quiscale rouilleux |
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2000 |
SU |
24 |
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Note: les espèces en gras dans ce tableau indiquent que le nombre maximum d'oiseaux à ce site excède au moins l'un des seuils de population (national, continental ou global). Il se peut que le site ne se qualifie pas à ce niveau de ZICO se nombre maximum correspondait à une observation exceptionnelle ou à une donnée historique.
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Enjeux de conservation
Le gouvernement canadien a fait l'acquisition du cap Tourmente en 1969 et l'a consacré réserve nationale de faune en 1978. En 1981, le site a également été reconnu Zone humide d'importance internationale par la convention de Ramsar.
Comme la concentration de Grandes Oies des neiges est très importante, l'espèce est particulièrement vulnérable aux menaces causées par un déversement d'hydrocarbures et la maladie. De plus, étant donné la situation particulière du site le long du fleuve Saint-Laurent, soit en aval des lourds secteurs industrialisés, la pollution chronique de l'air et de l'eau est une autre préoccupation. Ainsi, le marais à scirpe étant à la principale source de nourriture des populations d'oies lors de leur passage migratoire, la survie et le maintien en santé de cet habitat est primordial.
Chaque année, environ 60 000 visiteurs viennent admirer le spectacle des oies en migration. Même si ce nombre semble appréciable, le dérangement occasionné sur les oiseaux est néanmoins faible compte tenu de la faible accessibilité de la plupart des sites. Enfin, un peu de chasse et d'agriculture sont permises à l'intérieur de la réserve, mais ces activités sont étroitement surveillées et ont peu d'impacts sur la population d'oies.
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Habitat du Poisson
Les habitats du site sont conditionnés par la présence de fortes marées et le début de la salinité de l'eau du fleuve. On y retrouve principalement des vasières dénudées, des marais à scirpe et des zones marécageuses. Au printemps, plusieurs espèces de poissons, tels la perchaude, le grand brochet et l'épinoche à trois épines, utilisent les zones herbacées en eaux peu profondes pour frayer. D'autres espèces, comme l'alose savoureuse et le poulamon atlantique viennent passer leur premier été dans les eaux saumâtres du secteur.
Deux espèces en péril au Canada fréquentent les eaux du secteur, soit l'esturgeon jaune et l'anguille d'Amérique. La détérioration et la perte de leur habitat, que ce soit par le déboisement, l'érosion des berges ou les dépôts de sédiments, ou encore par la détérioration de la qualité de l'eau sont à l'origine des principales pressions subies par ces espèces. Les sources polluantes dans le secteur proviennent de l'industrie agricole, des rejets industriels ainsi que du réseau sanitaire et pluvial urbain. Les barrages hydroélectriques sont une cause importante de mortalité de l'anguille d'Amérique lorsqu'elle migre vers la mer (dévalaison), alors qu'ils font obstacle à la migration des anguillettes vers l'amont à certains endroits.
La perte d'habitats représente une menace pour plusieurs espèces aquatiques fréquentant le site, que ce soit par la destruction directe ou par les obstacles à la migration. Le développement résidentiel et commercial, le remblayage des rives, les barrages, les activités portuaires ainsi que la navigation de plaisance et commerciale (érosion des berges par le batillage) en sont quelques exemples. Finalement, la présence d'espèces envahissantes met en danger la dynamique naturelle des écosystèmes et de ses occupants.
Principales espèces présentes : Alose savoureuse Anguille d'Amérique Doré jaune Doré noir Esturgeon jaune Esturgeon noir Grand Brochet Meunier noir Perchaude Poulamon atlantique
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Flore
Les habitats côtiers de ce secteur sont soumis à des eaux légèrement salées et généralement troubles. On y trouve principalement des marais saumâtres, où dominent le scirpe d'Amérique, la sagittaire dressée et la sagittaire à larges feuilles. Grâce à son étonnant réseau racinaire, cette plante retient le sol, contribuant ainsi à protéger les rives contre l'érosion côtière. De plus, ses parties souterraines constituent une source alimentaire recherchée par l'oie des neiges lors des migrations.
La destruction et la perte d'habitat (par le remblayage des rives, l'assèchement des marais, l'urbanisation) sont les principales menaces qui affectent les écosystèmes du secteur. La pollution des eaux et les risques de déversements d'hydrocarbures demeurent des enjeux préoccupants. La propagation d'espèces envahissantes est à surveiller. Il est à noter que la région abrite 18 espèces floristiques endémiques, dont 3 espèces menacées au Québec.
Principales espèces présentes : Sagittaire à larges feuilles Sagittaire dressée Scirpe d'Amérique
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