ZICO Île aux Fraises
Saint-André-de-Kamouraska, Québec
Résumé de Site
QC052 Latitude
Longitude
47,764° N
69,803° O
Altitude
Superficie
0 - 2 m
11,32 km²
Habitats:
forêt mixte (tempérée), arbustes ou brousailles, prairie naturelle, falaise côtière ou littoral rocheux
Usages:
Conservation de la nature et recherche, Autre
Menaces potencielles ou existantes:
dérangement des oiseaux, interactions avec les espèces indigènes ou maladie, déversements d'hydrocarbures
Catégorie: significative au niveau mondial: espèce(s) grégaire(s), significative au niveau continental: espèce(s) grégaire(s)
Status de protection: Réserve nationale de faune (fédéral)

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Description du site
L'île aux Fraises est située à environ 12 km au nord de la localité de Saint-André-de-Kamouraska et presque à la même distance au sud-ouest de la ville de Rivière-du-Loup, à l'intérieur de l'estuaire du Saint-Laurent. L'ensemble est composé de deux îles étroites : la plus grande mesurant près de 780 m de long et la plus petite atteignant 570 m. Les deux îles possèdent une largeur maximale de 100 m. Étant donné leur appartenance à la chaîne des Appalaches, ces dernières sont composées de schiste argileux. Elles sont aussi recouvertes de végétation, principalement d'herbes (Elymus arenarius) et d'arbustes (Ribes hirtellum, Rosa sp., Rubus idaeus). On retrouve également un petit groupement d'arbres (épinette blanche, sapin baumier et peuplier faux-tremble) au centre de la plus grande île. La température moyenne annuelle à ce site est de 3,3º C et l'amplitude moyenne annuelle des marées est de 3,5 m.
Oiseaux
L'île aux Fraises héberge un nombre significatif au niveau continental d'Eiders à duvet nicheurs. Entre 1990 et 1999, le Service canadien de la faune (SCF) y a enregistré une moyenne de 2100 couples, ce qui représente environ 2 % de la population estimée de l'Atlantique (s.e. dresseri). Entre 1966 et 1989, onze autres recensements d'eiders nicheurs ont été effectués à ce site par le SCF et d'autres organismes; les résultats de ces décomptes font mention de 2051 à 3304 couples nicheurs durant cette période. En 2000, la colonie n'a compté que 22 nids en raison de la prédation causée par un renard roux. On estime que la colonie reprendra ses effectifs une fois que le renard sera absent.

En plus d'abriter des eiders, les deux îles accueillent un grand nombre de Goélands argentés et marins. En 1967, seulement 185 nids de Goélands marins avaient été notés à ce site, mais la population de cette espèce s'est accrue au cours des années avec un maximum de 475 couples rapportés en 1990, ce qui représente 1 % de la population nord-américaine estimée pour cette espèce. Durant la même période, la population de Goélands marins a, elle, décliné. En 1967, on comptait en effet 2200 Goélands marins nicheurs à cet endroit, mais seulement 67 couples étaient dénombrés au cours du dernier recensement qui a été effectué en 1999.




IBA Criteria
EspèceT | A | I Liens Date Saison Nombre G C N
Bécasseau violet 2014 WI 328
Goéland hudsonien 1967 SU 4 400
Note: les espèces en gras dans ce tableau indiquent que le nombre maximum d'oiseaux à ce site excède au moins l'un des seuils de population (national, continental ou global). Il se peut que le site ne se qualifie pas à ce niveau de ZICO se nombre maximum correspondait à une observation exceptionnelle ou à une donnée historique.
 
Enjeux de conservation
La présence de renards roux peut affecter de façon considérable le nombre d'eiders qui nichent sur les îles. Ces renards peuvent atteindre les îles à la nage ou traverser les ponts de glace qui se forment entre les îles et le continent durant l'hiver. En 2001, la Société Duvetnor, qui recueille le duvet d'eider, tentait de retirer cette espèce de l'île. En général, les eiders ne nichent pas s'ils sentent la présence d'un renard à leurs côtés. Toutefois, comme la femelle eider est très philopatrique, on estime que la colonie retrouvera ses effectifs rapidement une fois que le ou les renards auront été extirpés de l'île ou auront quitté l'endroit de leur plein gré.

Les oiseaux qui nichent au sol peuvent également être dérangés par les embarcations de plaisance qui se regroupent autour des îles au printemps.

Comme le Saint-Laurent s'avère une des voies navigables les plus utilisées en Amérique du Nord, les déversements d'hydrocarbures constituent une menace pour la faune marine présente à ce site.

L'île aux Fraises a été désignée Réserve nationale de faune. L'objectif de ces réserves est d'assurer la préservation des habitats qui sont considérés cruciaux pour les oiseaux migrateurs et d'autres espèces fauniques, dont plus particulièrement celles qui sont en danger de disparition. Les plans de gestion qui sont créés pour chacune de ces réserves spécifient quelles sont les activités qui peuvent y être menées.

Habitat du Poisson
Le paysage régional se définit par la présence de marais à spartine, d'herbiers de zostère marine, d'estrans rocheux et de plages de gravier et de galets. Certaines rivières du territoire sont d'importants sites de fraie pour l'éperlan arc-en-ciel (population du sud de l'estuaire du Saint-Laurent). Au début de l'été, on peut parfois observer le capelan qui roule sur les plages lors de sa reproduction. La dévalaison de l'anguille d'Amérique vers ses sites de reproduction dans l'Atlantique, qui a lieu à l'automne, permet la pratique de la pêche à la fascine. Deux autres espèces exploitées commercialement sillonnent les eaux libres de l'estuaire : l'esturgeon noir et le hareng atlantique.

La perte d'habitat du poisson demeure une problématique majeure dans la région. Les aboiteaux, par exemple, ont diminué grandement les sites propices à la reproduction du poisson, tandis que les terres agricoles en bordure du fleuve, le développement résidentiel et de villégiature et l'érosion côtière sont responsables de la destruction de plusieurs écosystèmes riverains.

Principales espèces présentes :
Anguille d'Amérique
Alose savoureuse
Capelan
Éperlan arc-en-ciel (population du sud de l'estuaire du Saint-Laurent)
Épinoches
Esturgeon noir
Hareng atlantique
Flore
Les îles rocheuses du secteur sont formées de schistes et de quartzite. Malgré les conditions peu propices à l'enracinement, certaines espèces floristiques parviennent à y croître. Sur le côté exposé aux vents, on y retrouve principalement des mousses et des plantes basses comme le genévrier et la canneberge. Les secteurs plus à l'abri présentent des zones boisées où dominent les épinettes. Dans la portion balayée par les marées, les algues colonisent le substrat rocheux.

La barrière géographique que constitue le fleuve Saint-Laurent procure aux ZICO insulaires une protection naturelle, souvent rehaussée d'une protection juridique. Toutefois, la pollution des eaux et les risques de déversements d'hydrocarbures demeurent des enjeux préoccupants pour la flore et la faune du secteur.

Principales espèces présentes :
Canneberge
Épinettes
Genévrier horizontal

Le programme des ZICO est une initiative de conservation internationale coordonnée par BirdLife International. Les co-partenaires canadiens du programme des ZICO sont Oiseaux Canada et Nature Canada.
   © Oiseaux Canada